Depuis une semaine, le volcan Fuego de Colima connait une augmentation d'activité assez importante qui inquiète les volcanologues locaux et les autorités, avant tout par son anlogie avec celle de juillet de l'année passée qui avait débouché sur un important effondrement du dome de lave et un écoulement pyroclastique de 11 km de long (le deuxième plus long du vingt-et-uniéme siécle, derriére celui du Merapi en 2010). Je me trouvais au Pérou quand cela s'était produit, et je n'avais pu arrivé qu'une fois le pic de l'activité passée.
Aussi, quand le volcan a commencé a monter à nouveau en puissance, j'ai pu me libérer rapidement de mes obligations burocratiques et je suis parti vendredi soir pour Colima, avec mes Amis Noémie et Israel et ma Fiancée Astrid. Les volcanologues de Colima n'ont pas d'équipement pour mesurer les gaz, et nos mesures sont donc accueillies avec gratitude par Gabriel Reyes, qui est en charge de la gestion de la crise.
Comme l'année passée, l'activité est caractérisée par une croissance tres rapide d'un dome de lave, accompagné d'un intense dégazage, et d'avalanches presques continues de blocs incandescents. Les plus fortes avalanches se tranforment en petits écoulement pyroclastiques. Mais à la différence de l'année passée, tout l'écoulement du dome est pour le moment canalisé vers le sud par l'échancrure laissée par léffondrement de juillet 2015. Et cet écoulement progressif a comme conséquence de limiter la croissance verticale du dôme et les risques d'éffondrement catastrophique.
La préoccupation majeure serait que l'écoulement du magma dans le conduit s'accélère jusqu'à dépressuriser brutalement le magma profond et probablement riche en gaz, ce qui déclencherait une éruption subplinienne, comme le volcan en produit environ une fois par siècle.
En effet, il existe, pour les magmas andésitiques visqueux et riches en gaz, un seuil de vitesse d'ascension au delà duquel les gaz n'ont pas le temps de se séparer du magma et de s'échapper plus ou moins tranquilement vers l'atmosphère. Quand ce seuil est franchi, l'expension des gaz diminue fortement la densité du magma, augmentant sa vitesse de remontée et ainsi de suite, une rétroalimentation catastrophique qui conduit à une éruption explosive.
Pour le moment, il ne semble pas que ce soit le cas. Après un pic d'activité dans les vendredi et samedi dernier, les paramétres d'activité du volcan (Incandescence sommitale, flux de SO2, sismicité de type longue période, bruits de dégazage) semblent redescendre lentement.
Le panache de gaz et d'aerosol injecté dans un ciel tourmenté d'atmosphère tropicale. A Colima en octobre, le météocrash n'es jamais loin...
Le dôme, malgré son taux d'alimentation élevé (environ 500000 mètres cubes par jour) n'a pas encore dépassé les bords Est, Nord et Ouest du cratère
Ben 13/10/2016 18:34
Astrid 06/10/2016 08:10
Alain 04/10/2016 09:17
Alain 04/10/2016 09:15